Loi du secret : le Japon s’attaque à la liberté d’expression

silenceOfficiellement nommée « loi sur la protection des renseignements touchant à la sûreté nationale », cette bombe atomique lancée à la liberté d’expression vient d’être adoptée par les sénateurs japonais. Ary, rédactrice à 8 pattes de ce blog, s’en indigne.

Le Japon se laisserait-il influencer par ses voisins communistes ? Son premier Ministre, Shinzo Abe, ne porte pas la Chine dans son cœur, pas plus que la Corée du Nord. Et pourtant, sa politique s’en rapproche de plus en plus, de façon vraiment préoccupante.

shinzoEn effet, la loi concernant « la protection des renseignements touchant à la sureté nationale », que nous appellerons « la loi du secret », adoptée vendredi dernier à l’initiative de Shinzo Abe, laisse un goût amer. Le Japon, cette démocratie qui s’est élevée au rang des plus grands, envisagerait-il une reconversion en dictature ?

Avant d’aller plus loin, expliquons en quoi consiste cette loi.

Il s’agit d’élargir et de faciliter la classification d’informations comme « secret d’Etat ». Jusque là, seul le ministère de la Défense pouvait déclarer une information secrète. Mais avec cette nouvelle loi, tous les ministères auront l’autorisation de classer « secret d’Etat » toute donnée qu’ils auront jugé sensible. Le problème, c’est que la description du type de renseignements pouvant être verrouillé est très vague. L’absence de contrôle extérieur sur les décisions des Ministères est également préoccupante…

Et le pire dans tout ça ? Le pire, c’est le système de répression prévue en cas de divulgation de ces « secrets d’État » : une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.

boucheQuelqu’un a-t-il prononcé le mot « dictature » ? Allons bon… Shinzo Abe a pourtant proclamé qu’il cherchait avant tout à « protéger les citoyens »… Qu’allez-vous imaginer ? Qu’il cherche à museler la presse ? Qu’il souhaite en cachette la mort de la liberté d’expression et d’information ? Qu’il souhaite camoufler les problèmes plutôt que de les résoudre  ?

greveMême si M. Abe ne pense soit-disant qu’au bien-être de ses citoyens, ces derniers ne semblent pas vraiment d’accord sur sa manière de procéder. Les manifestations, débats et pétitions qui se multiplient depuis quelques semaines, ainsi que la chute de la cote de popularité de leur dirigeant le prouvent aisément.

Je ne suis peut-être qu’une petite fourmi, minuscule face au monstre de la politique internationale, mais quelque chose me DÉRANGE vraiment. Bien plus que la menace que constitue cette loi pour les citoyens. Ce qui me dérange, c’est le TIMING. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette loi, à ce moment précis, et votée avec tant de hâte ?

olympicCela n’aurait-il pas un lien avec les Jeux Olympiques de 2020 ?

On se demande bien ce qui pourrait perturber cette nouvelle fantastique qui met en liesse le peuple japonais, cette promesse d’une grosse médiatisation qui amènera (on l’espère) à un accroissement du tourisme, autrement dit, à une embellie de l’activité économique.

Voyons voir, cet obstacle pourrait bien être… Fukushima ? Peut-être ? Après tout, ce n’est pas comme si des tonnes d’eau contaminée continuaient à se déverser dans l’océan de manière incontrôlable, sans que personne n’aie de solution… (en fait, si).  Ce n’est pas comme si la pollution radioactive issue de Fukushima se retrouvait dans l’air et dans l’assiette du consommateur japonais (En fait, si). Enfin, ce n’est pas comme si, malgré ce désastre écologique, le gouvernement souhaitait réactiver d’autres centrales nucléaires, malgré une activité sismique importante. (en fait, si).

fukushima
Quel hasard, n’est-ce pas ? Que cette loi passe maintenant… Enfin hasard, pas tant que ça en fait. Parait-il que Masako Mori, le ministre de la Justice, aurait déclaré que les informations relatives au nucléaire seraient sans doute classées secret. Tiens donc !
autrucheLa vérité, dans tout cela, n’est-elle pas la panique de Shinzo Abe, qui ne sait plus comment gérer ce monstre, cette centrale qui fuit, située à quelques 220 km au nord-est de Tokyo ?

Que faire, lorsque la situation nous échappe complètement, et que le Monde Entier aura bientôt tous ses yeux braqués sur la capitale japonaise ?

SE TAIRE

ET FAIRE TAIRE SES CITOYENS

Chut, on n’en parle plus, et on met la tête dans le sable. Tous ensemble. Un, deux… Trois ! Celui qui parle ira en prison. 10 ans.

Comme c’est facile….

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4 commentaires pour Loi du secret : le Japon s’attaque à la liberté d’expression

  1. Anonyme dit :

    C’est…………..affreux !

    • Ary dit :

      Oui…
      Et avec le récent tremblement de terre de Kumamoto, même si le gouvernement/les médias nous disent que les centrales nucléaires de Kyushu sont sous contrôle et qu’il n’y a eu aucun problème, on ne sait pas vraiment si on doit les croire… ou pas.
      Techniquement parlant, ils pourraient très bien faire passer ce genre d’informations comme « secret d’Etat ».

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