Après un long sommeil, la fourmi a décidé de reprendre du service (mais ne sait toujours pas dessiner, par contre…). Déjà lasse de la France, Ary repart au Japon pour un nouveau séjour d’un an. Cette fois, elle s’éloigne de la capitale et part s’installer à… Kyoto ! De nouvelles aventures en perspective…
Voilà un moment que je prépare mon départ. Outre les papiers de Visa et autres formalités administratives, j’ai du répondre à un certain nombre d’interrogations concernant le pourquoi et le comment de mon futur séjour. Les gens sont curieux, et c’est bien naturel… Néanmoins, la plupart de ces questions sont tellement « cliché » et récurrentes que j’ai eu envie de vous les faire partager ! Et de rétablir quelques vérités sur le Japon et mes motivations… *roulement de tambour*.
– Vous partez… au JAPON ?! Mais enfin, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a là-bas ?
A voir les yeux tout écarquillés des gens qui me posent cette question, j’ai l’impression que je m’apprête à atterrir au beau milieu du Swaziland, et à loger dans une jolie hutte en terre.
Alors, certes. D’un point de vue géographique, il est vrai que le Japon est diamétralement opposé à la France. Je ne nierai pas. En revanche, d’un point de vue économique, le Japon n’a pas grand-chose à envier aux Européens ou aux Etats-Unis. D’ailleurs, même si la crise économique ne l’a pas épargné, j’ai tendance à me sentir plus zen au Japon et pour plusieurs raisons :
– Les femmes et les fourmis ne se font pas harceler sans arrêt dans la rue.
– Les démarches administratives ressemblent à un long fleuve tranquille (non, ceci n’est pas ironique).
– Leur taux de chômage n’est qu’à 3,8 % au Japon contre 10,3% chez nous. D’autre part, pour beaucoup d’activités, un diplôme n’est pas forcément nécessaire.
– Les trains et métro sont TOUJOURS à l’heure. Et il n’y a pas de grève au sens où on l’entend. En cas d’accident, le trafic est rétabli très vite.
– Le taux de criminalité est extrêmement bas. On retrouve presque toujours les objets précieux égarés. Et les gens se promènent avec leur portefeuille dans leur poche arrière.
C’est pas beau la vie ?
– Le Japon… ? Mais… Tu parles japonais ?
Eh bien, oui… Je parle japonais (même si ce n’est pas parfait.)
En général, c’est à ce moment que les gens me regardent comme un extraterrestre et s’enfuient en courant.
Pour ceux qui restent, on enchaîne sur les détails pratiques :
– Et concrètement, tu vas faire quoi là-bas ?
Puisque je n’ai pas réussi à trouver de travail intéressant depuis mon retour du Japon, j’ai décidé de repartir là-bas, où je suis certaine de trouver un emploi rapidement.
Concrètement, j’ai un entretien d’embauche fin octobre pour enseigner le français dans une école. Parallèlement à ça, je me suis inscrite à une formation à distance pour obtenir un diplôme de FLE (Enseignement du français langue étrangère).
Ensuite, je compte voyager un peu si la situation le permet, et reprendre sérieusement ce blog qui commençait à sentir le poisson pas frais.
– Ca va le logement ? Les appartements sont minuscules là-bas, non ?
Heu… Non. Ca, c’est un vieux cliché concernant le Japon. Rien de plus. Aujourd’hui, s’il est vrai que statistiquement parlant, la densité de population est trois fois plus élevée là bas, on ne vit pas non plus dans des « clapiers à lapin », comme on l’entend souvent.
A Kyoto, mon studio fait 25 m², tout meublé avec balcon, toutes charges comprises (internet aussi), pour l’équivalent de 500 €. J’avais exactement la même chose à Toulouse, pendant mes études.
Roger le lapin (ci-dessus) approuve.
– La vie est chère au Japon. Ca va aller ?
A Tokyo, la vie n’est pas plus chère qu’à Paris. Les loyers sont équivalents, et si les transports sont beaucoup plus onéreux, on peut manger un repas complet au coin de la rue pour 5 €. Au final, tout s’équilibre et il n’y a pas une grande différence.
Moi qui serai à Kyoto, en province donc, je ne pense pas avoir à m’inquiéter à ce sujet…
– Tu n’as pas peur de la radioactivité ?
Si, bien sûr que j’ai peur. La radioactivité est la seule chose qui m’a longtemps fait hésiter à revenir. J’ai du faire un gros travail sur moi-même pour surmonter cette peur. Et même si mon choix est fait, cette peur est toujours là.
C’est une des raisons pour laquelle j’ai choisi de m’éloigner un peu plus de la centrale de Fukushima et de Tokyo. Je ne suis pas sûre d’être davantage protégée à Kyoto, mais cette distance me rassure un peu. Je compte aussi faire attention à la provenance des aliments que j’achète et de l’eau que je bois.
Pour le reste, j’essaie de ne pas trop y penser et de relativiser.
C’est tout pour aujourd’hui, mais on se revoit très vite ! Le temps que je me rende sur place… et me remette du décalage horaire !
En attendant, si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à demander.
Du coup, tu pars avec un visa touriste de trois mois, en espérant décrocher un visa de travail sur place ? Ou bien ta future entreprise t’a déjà sponsorisé à distance ?
EN tout cas, je te souhaite bonne chance, en espérant te croiser là-bas, moi qui envisage de rentrer à l’université 😉
Julie, en fait j’y vais avec un VISA Working Holidays. Mon premier séjour à Tokyo, j’avais un visa étudiant 🙂 Du coup, pas de souci. J’espère bien que tu me feras signe si tu comptes venir au Japon d’ici un an ! Ca me ferait très plaisir de t’y voir !!