Mais qu’est-ce que ce truc ? Ca vous intrigue, n’est-ce pas ? Ca ressemble à du bon vieux papier buvard. Ou du papier craft pour emballer les cadeaux. Ou encore, à du papier d’Arménie qu’on brûle comme de l’encens. Mais non, rien à voir ! Un indice : les femmes s’en servent en été et le rangent dans leur trousse à maquillage…
En japonais, le mot « Abura, 油 » désigne tout ce qui huileux ou graisseux. Ce peut être de l’huile de cuisson, du beurre, du gras de viande… ou la graisse du corps humain, externe ou interne. La graisse « interne », c’est celle qui se loge dans vos poignées d’amour. Et la graisse externe alors ? Vous savez, en été, quand la chaleur fait fondre votre crème de jour (ou votre fond de teint) et fait reluire votre peau comme un sou neuf ? Eh bien, c’est de cette pellicule de « gras » qu’on va parler ici.
Le mot « tori » vient de « toru, 取る, prendre, retirer, enlever » et « gami, 紙 » signifie « papier ». Ainsi, ces petites feuilles brunes servent tout simplement… à « retirer le gras de visage » ! Oui, ça peut paraître un peu étrange, dit comme ça. Pourtant, dans un pays où se maquiller en public est aussi grossier que de cracher par terre, l’Abura-tori-gami fait compromis.
En effet, dans les transports ou dans la rue, s’il est mal vu de se repoudrer le nez, ça ne pose apparemment aucun problème de « s’éponger le gras du visage avec du papier ».
J’ai découvert ce drôle de phénomène pendant une leçon de français, en plein été. Une de mes élèves régulières, très coquette malgré ses soixante et quelques années, a sorti un jour l’un de ces petits carnets d’où elle a arraché une feuille toute fine. Puis elle s’est mise, sans complexe, à se tamponner le visage avec, sans jamais cesser de parler. Une fois son nettoyage terminé, on voyait clairement la différence…
Un peu plus tard, une autre élève m’en a offert un échantillon à son retour de voyage (le premier à gauche de la série ci-dessus). Apparemment, l’Abura-tori-gami peut tout à fait s’offrir comme « souvenir de vacances » pendant la saison chaude. Dans ce cas, l’abri cartonné contenant les feuilles présente un design raffiné, mignon ou traditionnel. Il en existe aussi sous forme de petits cocons de soie, creux, qu’on enfile au bout des doigts.
Mon élève en a aussi profité pour m’expliquer le pourquoi du comment. On peut donc dire qu’il s’agit de papier cosmétique, ou coquetterie féminine servant à contourner l’un des nombreux tabous sociétaires du Japon.
Voilà voilà, je vous laisse juger !
Je ne connaissais pas mais c’est rigolo. Je prendrais bien la version que tu présentes pour homme ^__^
Aurais-tu quelque chose à prouver, Mikael ? 😉
Un peu ^__^ Mais c’est surtout la possibilité de recyclage dans un magasin qui m’intéresse. (Berk pour le vendeur)
J’utilise ça depuis très longtemps ! Ca me sauve la vie !
Mon patron en utilise aussi (avant les rendez-vous client), mais pas ceux pour les hommes qui ont quelque chose à prouver.. dommage..
Ah c’est vrai ? Je n’ai encore jamais vu d’hommes se servir d’Aburatorigami. Ptet qu’ils le font en cachette ? ^^ (J’ai aussi jeté un coup d’oeil à ton blog : il est très sympa 🙂 J’y reviendrai)
Je n’ai jamais vu d’autres hommes à part lui s’en servir (ou peut-être que les autres le font en cachette ! 🙂 ). Il utilise les versions noires un peu plastifiées.
Bonjour, j’aimerais savoir si tu sais où on peut trouver des Kigurumi au Japon ? Ce sont des pyjamas une pièce en forme de personnages ^^ »
PS: super sympa cette article ! Dommage qu’on en ai pas des fantaisies aussi. Je les utilise quand je me maquille, c’est très pratique. =)
Bonjour ! Et désolée pour le délai de réponse (j’étais en voyage 🙂 )
Pour les kigurumi, tu peux essayer les boutiques « Don Quijote », y’en a un peu partout à Tokyo. Tu connais ? Tu peux trouver quelques kigurumi là-bas, et beaaaaaaaaaaacoup d’autres choses aussi…. Hum.